Outlander (Tome 5) – La Croix de feu de Diana Gabaldon

Suivre Claire et Jamie Fraser dans leurs aventures est une véritable échappatoire pour moi. Peu importe la taille du volume, la magie opère dès les premières lignes et je replonge avec délectation dans l’époque où Diana Gabaldon a choisi de m’emmener. Dans cet opus, il n’est d’ailleurs plus vraiment question de passages dans le temps : Brianna, Roger et Jemmy sont avec Claire et Jamie et rien n’a l’air sur le point de changer.

Voici la quatrième de couverture :

1770, Caroline du Nord. Exilés dans le Nouveau Monde, les Fraser y ont trouvé leur place. Claire, devenue guérisseuse, tente d’aider les gens grâce à ses remèdes et ses connaissances. De son côté, Jamie a gagné la confiance du gouverneur. Néanmoins, la guerre d’Indépendance approche à grands pas et des émeutes éclatent de toute part. Inconscients du danger qui les guette, Claire et Jamie sont rejoints par leur fille Brianna. Ensemble, parviendront-ils à réécrire l’histoire ?

Pour ceux qui le souhaitent, vous retrouverez ici mes chroniques des tomes précédents :

Notre couple héroïque essaie de s’installer de manière pérenne sur leurs terres de Fraser’s Ridge malgré les deux menaces qu’ils connaissent bien : le marché conclu avec Tryon et l’imminence de la guerre d’indépendance. Au menu de ce tome de 1524 pages, de l’amour bien sûr, mais des enjeux aussi plus importants : les régulateurs, les dissensions entre protestants et catholiques, les Indiens et les esclaves, la paternité de Jemmy, et surtout, selon moi, le besoin d’affirmer sa place.

Dans cet opus, Claire veut dépasser le stade de la guérisseuse, elle veut qu’on la croie, qu’on écoute ses conseils, elle se met en concurrence avec les vrais médecins pour éviter la multiplication des saignées et autres traitements dévastateurs en vigueur à cette époque, elle tente de créer de la pénicilline, de faire des autopsies… Parallèlement, et façon bien plus touchante, il y a Roger. Venu à travers les menhirs par amour pour Brianna, il se retrouve bloqué dans un monde qui n’est pas le sien et dans lequel il ne trouve pas sa place. Et pour cause… La question de la paternité de Jemmy, même s’il a fait le choix de l’élever comme son fils, reste latente, il n’a aucun talent pour la chasse ou la guerre, lui l’historien, il ne sait que chanter et face à des hommes omnipotents comme Jamie Fraser, il fait bien pâle figure. C’est sans compter tous les malheurs qu’il rencontrera dans ce volume. Ces événements d’une profonde dureté vont transformer l’amoureux romantique en homme fort, décidé à se battre pour les choix qu’il a faits et c’est, définitivement, le personnage qui m’a le plus touchée ici.

Cette fois-ci, pas de vrai voyage, on assiste plutôt à la mise en place de la sédentarité. Et bien, vous savez quoi ? Ce n’est pas beaucoup plus tranquille. J’ai été sensible à la façon qu’a l’autrice de décrire la vie entre les colons. Toutes ces familles ne se connaissent pas et, sous prétexte d’être ou d’avoir été dans la même situation, n’hésitent pas à s’entraider, à partager ou prêter leurs maisons, à garder les enfants, à apprendre un métier aux hommes. J’ai beaucoup ri lors des disputes entre les dames des familles Bug et Chisholm.

Le style est toujours aussi limpide : peu d’envolées lyriques mais des descriptions qui immergent totalement le lecteur, des dialogues souvent piquants et une intrigue menée tambour battant. On sent déjà tout ce que les tomes suivants vont pouvoir éclaircir : le sort de Stephen Bonnet, le rôle de plus en plus ambigu de Jocasta, les causes et les conséquences du retour de Ian, la contraception de Brianna, la guerre d’indépendance évidemment… Encore des heures de plaisir en perspective. Et sincèrement, quand après 1524 pages, on est triste de quitter les personnages, c’est que le contrat est largement rempli, vous ne croyez pas ?

Priscilla

7 Comments

Laisser un commentaire