L’arrache-mots de Judith Bouilloc

Attention Pépite ! Je vous ai déjà parlé de la participation de ma classe de cinquième au Prix « Lire & Choisir » organisé par la médiathèque de ma communauté d’agglomération. Je vous ai déjà également présenté Féminine, le premier roman de la sélection que j’ai lu. J’ai aujourd’hui le plaisir de partager avec vous mon ressenti à la lecture de L’Arrache-mots de Judith Bouilloc.

Voici la quatrième de couverture :

La jeune Iliade a un don merveilleux : le pouvoir de donner vie aux mots et aux histoires. Ce don fait d’elle la bibliothécaire la plus célèbre de tout le royaume d’Esmérie. Le matin où elle reçoit une demande en mariage presque anonyme, elle n’est sûre que d’une chose : son prétendant est un membre de la famille royale ! Bien décidée à comprendre qui s’intéresse à elle et surtout, pourquoi cette personne lui propose un contrat de mariage si avantageux, Iliade se rend dans la capitale. Là-bas, elle découvre les fastes de la cour… et la froideur de son fiancé. Pourtant, elle finit par s’attacher à lui et se retrouve, bien malgré elle, propulsée au cœur d’intrigues et de complots auxquels rien ne la préparait.

Sans aucun doute, mon choix pour le prix est fait (mais bon, ce sont mes élèves qui vont choisir…). Ce roman jeunesse a tout pour plaire ! J’y ai retrouvé des ingrédients qui n’ont plus à faire leurs preuves et notamment, ceux qui m’ont tant séduite dans la saga La Passe-Miroir : une jeune fille avec un don incroyable, un mariage arrangé, un univers dangereux à découvrir, une famille haute en couleurs. Bien évidemment, l’intrigue est plus simple et pour cause ! Destiné à un public « à partir de douze ans », ce texte est un one-shot : impossible donc de créer une intrigue trop retorse. Cela étant dit, il faut rendre justice à l’autrice, il y a déjà de quoi faire ici.

L’univers d’Esmérie est riche et dangereux. Il regorge de secrets, de zones d’ombre et de complots. En tant que lecteurs, nous sommes aussi intrigués que l’héroïne et les éclaircissements de sa grande sœur Virginia sont les bienvenus. Les femmes semblent superficielles et fourbes, les hommes paraissent tous suspects les uns après les autres. Pour alléger cet ensemble très obscur, la grand-mère d’Iliade est essentielle : ses crises de colère, ses maladresses viennent nous faire sourire au milieu du chaos.

Au-delà de l’intrigue politique, il y a une double intrigue amoureuse qui, si elle n’est pas très originale pour des lecteurs aguerris (qu’encore une fois, mes élèves ne sont malheureusement pas, pour la plupart !), n’en est pas moins touchante. On découvre une Iliade déçue, triste et abandonnée et on la suit dans sa guérison, sa reconstruction et sa découverte du véritable amour. Le personnage masculin en face, dont je tairai le nom pour ne pas spolier l’histoire, est fascinant. Encore une fois, je lui trouve quelque chose de Thorn qui ne peut que me plaire.

Finalement, j’ai hâte de savoir si mes élèves vont décrypter tous ces codes littéraires – ou artistiques d’une manière générale (puisqu’on les retrouve au cinéma ou même dans les séries), s’ils y seront sensibles ou au contraire s’ils seront déjà blasés.

Ce fut en tout cas un excellent moment de lecture et le seul des romans de la sélection que je compte étudier en classe en tant que création d’un univers nouveau. Récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire 2020, ce roman a de quoi séduire mes charmantes têtes blondes…et vous, si le cœur vous en dit !

Priscilla

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