Peau d’Homme d’Hubert et Zanzim

Peau d’homme fait partie de ces romans graphiques que j’ai beaucoup vus sur les blogs. Il me fait de l’œil depuis sa sortie et il a fallu attendre de nombreux mois pour qu’il soit enfin disponible dans ma médiathèque. Mais ça y est, je l’ai enfin découvert !

Voici la quatrième de couverture :

Les femmes de notre famille, nous avons un secret, nous avons en notre possession une peau d’homme. Nous l’appelons Lorenzo. Une fois la peau revêtue, nul ne peut se douter que tu n’es pas un garçon. Ainsi tu pourras voyager incognito dans le monde des hommes. 

J’étais à peu près sûre d’aimer ce roman graphique, mais j’ai été néanmoins surprise par son contenu. Je m’attendais à une histoire autour des différences entre les hommes et les femmes, mais les auteurs vont bien au-delà.

Bianca est une jeune femme attachante, elle est pleine de vie et d’aplomb et refuse d’emblée le rôle de femme sage et effacée que veut lui imposer la société médiévale. On retrouve dans le début de cette histoire des parallèles avec Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux : Bianca fait penser à Silvia qui refuse de se laisser marier à un inconnu et souhaite absolument mieux le connaître avant de lui dire « Oui ». Mais c’est un parallèle avec Cendrillon (ou d’autres contes de fées) qui s’opère ensuite avec la marraine qui donne la possibilité, par une forme de magie particulière, à la jeune héroïne de se transformer pour découvrir son promis, Giovanni. Enfin, évidemment, le rapprochement avec Peau d’âne est évident : en revêtant la peau offerte par sa marraine, Bianca peut dissimuler sa vraie nature.

Grâce à ce subterfuge, Bianca va faire connaissance avec Giovanni et elle va tomber sous le charme de cet homme charmant et aimant, malheureusement amoureux de Lorenzo ! Apparaît alors une dimension que je n’avais pas prévue : ce roman graphique aborde l’homosexualité, non comme une déviance, mais comme une autre forme d’amour. Bianca ne juge jamais son futur époux à l’aune de ses préférences sexuelles. Elle se voit juste malheureuse de ne pouvoir le satisfaire en étant elle-même.

Refusant de renoncer à l’amour de son mari, Bianca continue à jouer à Lorenzo et découvre l’acharnement d’une société contre les hommes qu’ils appellent « invertis » et « sodomites ». D’une société ? Pas tout à fait ! Il s’agit surtout de fanatiques religieux… Cette dimension est elle aussi très intéressante.

Enfin, l’ultime ressort des auteurs pour rendre ce récit palpitant, c’est la façon dont Bianca va utiliser cette « magie » pour changer les choses. Je ne vous dirai pas comment mais c’est une héroïne fascinante dont les convictions sont tellement justes qu’elle parvient à améliorer sa vie et celle de son époux.

Je me suis complètement laissé transporter par ce récit et par les dessins des auteurs, un régal que je vous recommande chaudement !

Priscilla

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