La Bibliothécaire de Gudule

Coup de foudre absolu pour ce roman de littérature jeunesse, dont j’ai régulièrement entendu parler, mais que je viens tout juste de lire. Un roman d’aventures épatant, dans lequel on suit des personnages, des « fantasmes » dans un tourbillon de péripéties qui ne fait que souligner le pouvoir extraordinaire de la littérature… Je ne pouvais qu’adhérer.

Voici la quatrième de couverture :

Pourquoi la vielle dame qui habite en face de chez Guillaume écrit-elle très tard la nuit ? Quelle est cette jeune fille qui ne sort de chez elle qu’à la nuit tombée ? Pour résoudre ces mystères, Guillaume se lance dans un fantastique voyage au pays des livres et de l’écriture.

C’est l’histoire d’un garçon qui s’endort en classe, parce qu’il regarde sa vieille voisine de l’immeuble d’en face, qui écrit jusque tard dans la nuit. Quand elle éteint, une jeune fille quitte l’immeuble et sa silhouette a déjà complètement charmé Guillaume. Il la suit, jusqu’à la bibliothèque où elle entre par une porte dérobée. Elle le cache du gardien et lui confie la raison de sa présence. Ida, la jeune fille, cherche le grimoire que tous les écrivains ont possédé un jour, celui qui leur a permis de devenir écrivain. Ce qu’elle rêve de devenir. Mais ce n’est pas tout, cette jeune femme, c’est la vieille dame. En écrivant ses mémoires, elle fait revivre chaque nuit la jeune fille qu’elle était, fantasme qui n’apparaît qu’aux rêveurs, dans le but de lui faire faire tout ce que ses vieilles jambes ne lui permettent plus d’accomplir. Guillaume est sous le charme et promet d’aider Ida. Très vite, cette promesse deviendra même une urgente nécessité. Aidé de son rappeur de copain Doudou, à qui il avoue tout, ils se mettent en quête du grimoire, entrant la nuit dans la bibliothèque pour chercher, dans les livres, des indices sur le grimoire. Guillaume déteste lire, mais tant pis, il ouvre Alice au pays des merveilles, et se retrouve…dedans !

C’est le début d’un voyage au cœur de la littérature. Du terrier du lapin blanc, au désert du Petit Prince, en passant par le Paris des barricades des Misérables et par la ferme des Lepic, Guillaume et Doudou vont découvrir des personnages, des auteurs, des histoires, auxquels ils vont profondément s’attacher. Métaphore filée sur tout le roman, cette plongée dans la littérature va réconcilier Guillaume avec les livres, mais l’autrice ne s’arrête pas là.

La « morale » de ce roman porte uniquement sur le pouvoir de la littérature. Toutes les aventures qui parsèment leur chemin, toutes les peines, tous les personnages négatifs, tous les héros et même la fin ne les conduisent qu’à une conclusion : l’omnipotence des mots. Ce roman destiné aux enfants de 10-12 ans montre subtilement ce que la littérature a d’impérissable, mais aussi cette force qu’elle a d’être, à l’inverse de la vie, toujours renouvelable, toujours modifiable. On pourra toujours relire des pages, en sauter d’autres, écrire d’autres fins, écrire même d’autres romans et donner naissance à d’autres « fantasmes », pourvu que l’on reste un rêveur.

Bien écrit, faisant intelligemment référence à de grands textes qui, de fait, semblent plus abordables, ce roman a le mérite d’embarquer les jeunes lecteurs dans une aventure pleine de rebondissements qui les passionnera d’un bout à l’autre, et peut-être éveillera des vocations…

Priscilla

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