J’attendais beaucoup de ce roman de Julien Dufresne-Lamy qui a remporté le Grand Prix des Blogueurs en 2019. Peut-être en attendais-je un peu trop… Je dois l’avouer, c’est à regret que je n’ai pas vraiment aimé ce roman. Mais l’auteur a beaucoup de mérite, c’est juste que ça n’a pas pris avec moi.
Voici la quatrième de couverture :
Certains disent qu’on est des monstres, des fous à électrocuter. Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femme. Les plus jolis monstres du monde.
Au début des années sida, James est l’une des plus belles drag-queens de New York. La légende des bals, la reine des cabarets, l’amie fidèle des club kids et des stars underground. Quand, trente ans plus tard, il devient le mentor de Victor, un jeune père de famille à l’humour corrosif, James comprend que le monde et les mentalités ont changé.
Sur trois décennies, Jolis jolis monstres aborde avec finesse et fantaisie la culture drag, le voguing et la scène ballroom dans un grand théâtre du genre et de l’identité. Au cœur d’une Amérique toujours plus fermée et idéologique, ce roman tendre mais bruyant est une ode à la beauté, à la fête et à la différence. Une prise de parole essentielle.
Le roman se divise en deux parties : la première raconte l’histoire de James, plus connu sous le nom de Lady Prudence, l’une des plus belles drag-queens du New York des années 80-90. James s’adresse à Victor dont il narre des morceaux d’histoire avant que celui-ci ne prenne définitivement la parole dans la seconde partie.
En plongeant dans ce roman, vous plongerez dans l’univers flamboyant, dangereux et hypnotisant des drag-queens. Fascinantes, obsédantes, jugées et bafouées par la société, ces créatures de la nuit dont l’identité n’est pas assez claire – pour les autres – pour être acceptées telles qu’elles sont, Lady Prudence, la maison Xtravaganza, Lady Bunny et toutes ces personnalités connues et réelles nous ouvrent les portes de leur vie et de leur intimité.
Au milieu des paillettes et des fêtes s’invitent le sida et cette idée que les homosexuels sont les premiers vecteurs du fléau. En plus de voir leurs rangs se décimer, leurs amis dépérir, leurs fins de week-ends passés à attendre des résultats, les drag-queens sont encore plus maltraitées qu’avant.
Si j’ai été passionnée par la découverte de cet univers et si j’ai appris beaucoup de choses sur l’émergence du sida en Occident, je n’ai pas été touchée. C’est malheureux car je comprends la souffrance de toutes ces femmes malmenées par tous, mais non, pas de réelle émotion.
L’histoire de Victor m’a davantage secouée. J’ai beaucoup aimé voir comment un jeune homme hétérosexuel, viril, toujours prêt à se battre, ayant même fait de la prison, pouvait se tourner vers cet univers. Prêt à tout pour abandonner cette identité de caïd et de voyou que son quartier refuse de lui ôter, Victor va se créer un autre personnage, Mia, à l’opposé exact de ce qu’il était avant.
Dans cette quête d’identité, Victor mettra toute sa vie entre parenthèses, en danger même, par besoin : il doit explorer, il doit être Mia pour mieux être Victor.
Le style de l’auteur est vraiment bon. L’histoire avait tout pour me plaire, mais je crois que je n’ai pas réussi à m’imprégner de l’univers. J’ai fini la première partie en la lisant en diagonale et même celle sur Victor m’a un peu perdue à son milieu, alors que le début et la fin ont retenu mon attention.
Bref, une lecture définitivement pas pour moi, même si elle a tout pour plaire.
Priscilla