Le livre d’Ebenezer le Page de Gerald Basil Edwards

La maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture a le talent de faire ressurgir le passé en nous proposant la réédition d’auteurs d’une autre époque et qui ont énormément à nous dire. C’est le cas avec Gerald Basil Edwards qui n’a jamais été publié de son vivant mais nous fait découvrir un texte qui m’a transporté d’un bout à l’autre. En voici le résumé:

Ebenezer Le Page est un être direct, tenace et… charmant. À quatre-vingts ans, il a toujours vécu sur l’île de Guernesey, un coin pierreux et délicieux coincé entre l’Angleterre et la France, et un monde véritablement à part. Ebenezer lui-même est farouchement indépendant, mais alors qu’il atteint la fin de son existence, il est déterminé à raconter son histoire et celles de ceux – parents, amis, ennemis – qu’il a côtoyés, appréciés ou détestés.
Ebenezer Le Page a beau grogner, gronder, se montrer tantôt sans pitié ou dénué d’espoir, il nous livre pourtant un récit plein d’humour, de tendresse et d’humanité, qui cache en son cœur une enthousiaste, une insatiable quête de l’autre.
Si Le Livre d’Ebenezer Le Page est la fascinante chronique d’une existence imaginaire (alors que tout semble si réel, si vrai), c’est aussi la folle ronde des gens, des événements, des rencontres, des hasards, des émotions, une sarabande qui court d’âme en âme et nous saisit par sa vivacité. Alors, entrez dans la danse, venez écouter Ebenezer, découvrir la vie fourmillante de Guernesey et laisser ces pages vous marquer avec leur douceur et leur chaleur si uniques.

Tout semble vrai au fil de cette narration, l’auteur a parfaitement intégré l’esprit de son personnage, il lui imagine une vie qui prend forme sous nos yeux. Cet homme qui arrive à la fin de son existence, décide de la mettre en mots dans un livre et ce livre est celui que j’ai tenu dans mes mains durant 608 pages. Il ne se passe pas grand-chose et c’est ce qui est fou, mais une vie entière narrée, avec ses bonheurs et ses déceptions est à elle seule passionnante alors quand c’est celle d’Ebenezer le Page, elle l’est encore plus. C’est un homme aux aspects bourrus, qui pourtant espère et se désespère en silence, il exprime peu ses envies et accepte les imperfections des autres, ainsi que les désillusions qu’ils lui causent. Il tient à sa vie et sa ville telles qu’elles sont, il nous émeut et nous fait sourire et on se prend d’affection pour son ami de toujours Jim, cette relation qui semble si évidente nous fait envie car elle est simple et discrète.

Sa famille si atypique prête souvent à sourire, entre chamailleries et jalousies, nous les découvrons d’un œil cocasse et rieur mais surtout nous nous attachons au fil de ces rencontres et de ces découvertes, on s’attache de plus en plus à Ebenezer qui est final le type d’homme dont on dira à sa mort qu’il était un homme au grand cœur, simple, passionné et passionnant. Il est, après ses nombreuses pages et nombreuses heures passées en sa compagnie, un de mes narrateur favori car son discours et son ton sont uniques, assurément.

C’est une vie pleine que vit et nous raconte Ebenezer et je ne peux que vous invitez à vous y plonger, vous y découvrirez la richesse d’un cœur pur masqué sous un air bourru.

Mag

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