Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg

Ce roman fait partie de ceux dont on a tous entendu parler sans nécessairement les avoir lus. J’en attendais beaucoup car Beignets de tomates vertes a été un coup de cœur pour de nombreux lecteurs. J’ai beaucoup aimé, j’ai passé un très bon moment de lecture, mais je ne peux pas parler de coup de cœur.

Avant de vous en dire plus, voici la quatrième de couverture :

Dans le sud profond des États-Unis, en Alabama, un café, le Whistle Stop, au bord d’une voie ferrée…
Nous sommes dans les années 1980. Ninny, fringante octogénaire, se souvient des incroyables histoires de la petite ville où elle vit toujours et les raconte à Evelyn, une femme au foyer à l’existence monotone, qui vient lui tenir compagnie.
Grâce à l’adorable vieille dame et à ses récits chaleureux et enlevés, Evelyn, qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie.
Une chronique nostalgique tendre et vibrante, pleine de saveur et d’humour. L’histoire d’une amitié entre deux femmes qu’une génération sépare. Un roman culte.

J’ai trouvé à ce roman des petites similitudes avec La Couleur des Sentiments. Certains thèmes se rapprochent, celui de la ségrégation bien sûr, mais aussi cette impression de chronique d’une petite ville.

J’ai beaucoup aimé de nombreux personnages, en tête desquels je placerais évidemment Idgie, un petit bout de femme plein d’indépendance, de force, d’humour et d’esprit pratique. Ninny, la narratrice est aussi très attachante et l’évolution d’Evelyn est passionnante. Je déplore à l’inverse de ne pas avoir connu plus intimement Ruth, dont la présence fait penser à celle d’un ange, qui protège mais que l’on protège tout autant. Je trouve que c’est un personnage laissé de côté, alors que son courage aurait mérité d’être développé. Pareil pour la famille de Ninny, Cleo et Albert qui vivent des choses difficiles mais qui restent en marge.

Les thèmes abordés sont nombreux : le mariage, le racisme, la crise économique, la découverte de la sexualité, les différentes formes de l’amour, le Ku Klux Klan, la maltraitance… Mais ils sont abordés par petites touches, il ne s’agit pas d’un pamphlet : l’autrice travaille surtout avec l’empathie et cela fonctionne bien !

L’ambiance est également plaisante, on se sent chez nous dans ce Whistle Stop Café. Les individus qui le fréquentent plus ou moins régulièrement font vite partie de notre « famille de cœur ». On sourit aussi beaucoup à la lecture de la Gazette de Weems, le couple Dot et Wilbur est presque absent de l’histoire principale, mais ils font une grande partie du sel du récit.

Et pourtant, peut-être y en a-t-il trop d’éléments (personnages, actions, époques) pour que ça me prenne au cœur. J’avoue avoir parfois décroché. C’est aussi une intention de l’autrice qui prête sa voix à une femme vieillissante, mais j’ai eu ce sentiment également dans les passages de narration pure.

Je lirais quand même avec plaisir la suite, peut-être apprendrais-je ce que je voudrais savoir sur Ruth ou sur Bud. Affaire à suivre donc…

Priscilla

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