Nouvelle lecture commune, cette fois pour le 3ème tome de La Passeuse de mots, si vous lisez nos avis, vous savez à quel point le livre 2 a été un véritable coup de cœur pour Priss et moi-même.
Alors, qu’ai-je pensé de cette suite? La fin du précédent livre nous a laissées dans un état de stupeur et il nous fallait un peu de repos, il semble que nos personnages en avaient également besoin car c’est effectivement une véritable introspection que les auteurs nous proposent ici. Un rythme bien plus posé, presque lent où chacun a le temps de s’interroger sur la situation dans laquelle il se trouve et sur les événements récents. Le lecteur se pose lui aussi beaucoup de questions, il doute et ne cherche qu’à avancer afin de savoir où ce questionnement le mènera. Malgré ce rythme relativement lent, de belles découvertes se portent à notre regard et comme Arya, nous comprenons un peu mieux l’enjeu de la quête que toute cette cohorte de personnages incroyables ont débutée ou ont rejointe en cours de route. Des émotions fortes nous assaillent à de nombreuses reprises au fil de cette lecture, mais elles sont différentes de ce que les auteurs avaient souhaité nous faire vivre dans les tomes 1 et 2, cette fois il est donc temps de reconnaître que chacun a muri, qu’aucun retour en arrière n’est possible. Beaucoup d’amour ainsi qu’une incroyable loyauté dirigent les pas et les actions de cette bande d’amis, chacun donnerait sa vie pour ses camarades et au fil des pages il devient clair qu’un destin bien plus profond les unit, un lien qui prédestinait leurs rencontres.
J’ai, je dois le dire, un peu moins aimé ce livre 3 probablement parce que ce manque d’action m’a plongée dans une espèce de somnolence contemplative et que j’en ai même par moments perdu le fil de ma lecture. Il va être intéressant de découvrir le livre 4, où les auteurs vont-ils cette fois nous emmener, il est certain qu’une terrible bataille s’annonce et j’espère que le méchant de l’histoire est prêt car Arya et Killian semblent l’être de leur côté.
Mag
Quel talent que celui d’Alric et Jennifer Twice ! Ils sont aussi doués en aventures, qu’en romance ou en psychologie. Je suis bluffée à chaque nouveau tome de la quête d’Arya, et pour cause.
Je rejoins Magali sur la lenteur de cet opus qui, pour moi, est celui de la résilience. Et c’est une épreuve tout aussi douloureuse pour l’héroïne que l’affrontement avec celui que j’appellerai le Monstre pour ne rien divulguer. La jeune rêveuse pantouflarde était déjà devenue une jeune femme forte et déterminée, mais c’est dans ce tome, selon moi, qu’elle devient l’étendard d’une cause, qu’elle abandonne ses envies, sa propre quête pour embrasser une destinée plus grande. Le séjour de nos héros à Archelune est complètement différent de celui à Sol’Zar ou à la Cité Immergée. Maintenant, ils doivent convaincre, rallier les foules et lutter, vraiment… Quel supplice de voir Arya combattre ses démons intérieurs, quel déchirement de la voir renoncer à ce qui la motivait !
Et pourtant, je garderai de ce tome, encore une fois, le souvenir de scènes intenses, touchantes et d’une justesse incroyable. Les auteurs parviennent à donner vie à leur histoire, ces passages sont gravés en moi, tellement je les ai visualisés. Ils sont toujours aussi marquants, qu’il s’agisse de moments terribles comme la crise ultime de Killian ou la forêt de sang, ou de moments d’une paix et d’une communion rares, comme celle du « baptême » ou du « mariage » (rien de religieux là-dedans néanmoins, juste du merveilleux symbole). La relation entre nos deux héros subit encore de nombreux revers, mais je n’en retiens que leurs moments de connexion, de retrouvailles, que je lis et relis pour le plaisir des mots échangés et des regards que je leur prête. Oui, ce roman m’habite et je regrette de n’avoir aucun talent de dessinatrice, vraiment !
On sent de plus en plus la complexité de l’univers, la richesse des liens entre les personnages, les époques et les lieux, et je pense qu’aucun lecteur de La Passeuse de Mots, tout fan qu’il puisse être, ne peut se faire une idée précise de l’apothéose que les auteurs nous préparent. Mais savourons chaque étape…
Priscilla
Livresque78 