Les gentils de Michaël Mention aux éditions Belfond

C’est une lecture choc, un uppercut que nous propose Michaël Mention avec Les gentils. Une plongée en 1978, je n’avais qu’un an et pourtant tout me replonge dans mon enfance et cette saveur si particulière qu’avaient la fin des années 70, début 80. C’est avant tout une histoire de vengeance, une souffrance indicible, celle d’un père qui a perdu sa fille et qui ne peut rester en vie qu’en s’accrochant à l’idée de la venger.

Des chapitres courts qui traduisent la sensation d’étouffement, de cette chape de plomb qui pèse sur la poitrine de Franck, de père aimant il va devenir main armée mais son expédition punitive va se transformer en une hallucinante virée, on frôle l’hystérie à chaque page. Je ne connaissais l’auteur que de nom et j’avoue que cette entrée en matière envoie du lourd, violente et sans fioriture, les heures que vient de me faire vivre l’auteur sont gravées dans mon cerveau à jamais, car hormis les barrières psychologiques que cet homme en souffrance fait sauter pour tenir sa promesse vengeresse, l’émotion est forte et puissante. Michaël Mention parvient parfaitement et de façon terrifiante, à nous immerger dans cette douleur lancinante et brutale qui semble ne jamais s’atténuer, la fuite vers un destin funeste et sanglant semble la seule issue.

Les souvenirs que Franck partage avec sa fille dans des dialogues purement imaginaires (puisque sa petite fille est morte) nous rappellent sans cesse ce manque et cette incapacité à se détourner de cette quête inconsidérée, cette enfant que l’on ne connaît pas, nous émeut à travers les souvenirs de son papa et tout cela nous ramène à notre condition de parent.

C’est une lecture forte et puissante qui vous colle à la peau pendant de nombreuses heures, une fois terminée. Plus de limite, plus de barrière, une fois que l’on nous a pris ce que nous avons de plus cher, il reste juste une incroyable détermination qui en devient froide et irraisonnée. Et cette musique…

Mag

4ème de couverture:

Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…   

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