Ah… Retrouver Claire et Jamie Fraser ! Un plaisir toujours renouvelé, dans lequel je me replonge systématiquement avec délectation, me laissant porter par leurs aventures romanesques et échevelées.
Voici la quatrième de couverture :
1772. Le brûlot de la rébellion flambe : à Boston, des cadavres gisent dans les rues, et en Caroline du Nord, des cabanes s’embrasent dans la forêt. Une ombre plane au-dessus de Fraser’s Ridge, communauté dans laquelle Claire et Jamie coulaient des jours heureux. Quand le gouverneur cherche une personnalité charismatique capable d’unir l’arrière-pays et d’apaiser les tensions entre Indiens et colons, tous les membres de la colonie en émoi voient en Jamie l’homme de la situation. Mais les choses ne sont pas si simples… Malgré eux, Claire et le guerrier écossais sont emportés dans un tourbillon de violence, de règlements de comptes et de perfidies. Après avoir défié les siècles, leur amour pourra-t-il survivre à ces tourments ?
J’avoue que cette fois, j’ai eu du mal à me passionner dès le début… Mais ce n’est nullement la faute du roman, qui est d’aussi belle facture que les précédents. J’ai été trahie par l’adaptation Netflix (tout aussi excellente d’ailleurs ! ) qui, dans l’organisation de la saison 5, a choisi de raconter des aventures du début du tome 6. Aussi, pendant les trois cents premières pages, il n’y avait pour moi aucun suspens, aucune vraie tension. Passée cette petite désillusion, le souffle romanesque a repris son pouvoir enchanteur.
C’est un opus très politique. Forts de leur certitude de la réussite de la guerre d’indépendance américaine, Jamie et Claire savent qu’ils doivent être du côté des vainqueurs, mais ils sont, pour l’instant, tributaires de la couronne d’Angleterre et se voient contraints de jouer un double jeu dangereux. Les voilà donc à composer avec les liens qu’ils ont établis avec les Indiens, avec les métayers, les pêcheurs…

Fraser’s Ridge s’agrandit et compte désormais de nombreux inconnus, venus des Highlands, certes, mais des côtes. Protestants, peu agriculteurs, non violents et surtout non liés par serment à la famille Fraser, les membres de cette extension du Ridge n’apportent pas que du positif. On y croisera la dérangeante famille Christie, mais également Hiram Crombie et la veuve MacCallum. Entre initiation à la médecine, accusations de sorcellerie, volonté de conversion, kidnapping et menace de l’incendie fatal à nos deux héros, la famille Fraser va essuyer de nombreux désordres privés qui prêtent autant à sourire qu’à d’affreux frissons.
Si le tome précédent était centré sur Roger MacKenzie, celui désaxe un peu les choses et tend à se concentrer davantage sur Petit Ian. Nous apprenons enfin les raisons de son caractère taciturne et de ses besoins d’isolement fréquents. Il livrera également à Brianna l’histoire de son mariage et de sa paternité avortée. Des moments émouvants et qui expliquent beaucoup de choses. Le deuxième personnage au cœur de ce roman, c’est Fergus. Père d’une famille nombreuse, Fergus souffre de son handicap et du rôle essentiel de Marsali dans la vie de la maison. Tome de la chute et de la reconstruction pour ce jeune homme, plein d’envie et de frustration, La Neige et la Cendre lui rend la place de choix qu’il avait notamment dans le second tome, à Paris.
Mais ce qui fait le sel de cette saga est toujours présent. L’amour passionnel entre Claire et Jamie rythme le récit. Ils vieillissent, mais ne s’assagissent pas vraiment. Habités par des caractères forts, des idéaux sincères, ils se battront sans relâche, l’un avec l’autre, mais surtout l’un pour l’autre. Les traumatismes qui jalonnent leur vie de couple sont violents mais ne font que les rapprocher. Les destinées de Brianna, Roger et Jemmy sont tout aussi passionnantes, qu’il s’agisse du rôle fantôme de Stephen Bonnet, de la fonction, plus ou moins assumée au cours du livre, de pasteur de Roger ou de la naïveté de Jemmy. J’ai beaucoup aimé l’évolution de leur famille au cours de cet opus, même si la fin du roman m’a rendue très triste.
Jocasta, Duncan, Phaedre et Ulysse évoluent de façon bien moins positive. Je n’avais jamais vraiment beaucoup apprécié la vieille femme. Elle me dérange de plus en plus. Affaire à suivre…
L’Histoire, enfin ! Celle qui s’écrit devant les yeux ébahis de ceux qui en connaissent la conclusion. Claire, Brianna et Roger croiseront la route d’autres voyageurs du temps, bien moins heureux qu’ils ne le sont devenus. Ils verront l’étau se resserrer autour de leurs ennemis, mais aussi de leurs amis, notamment de John Grey, lointain mais toujours présent.
Vous le comprenez donc, ce sixième tome ne m’a pas lassée du tout et j’ai, encore une fois, quitté à regret, tous les protagonistes de cette riche fresque romanesque. Quelques mois de pause, histoire de désirer encore plus m’y replonger, et le tome 7 sera entre mes mains…
Priscilla