Quatrième année de mon rituel littéraire : finir l’année avec Jane Austen. J’adore ! Plusieurs fois dans l’année, j’ai eu envie de lire un de ses romans qui m’attendent dans ma PAL et je me retiens, pour honorer ma petite tradition. C’est parfois dur, mais ça vaut tellement le coup ! Cette année, j’ai découvert avec un immense plaisir Northanger Abbey.
Voici la quatrième de couverture :
La jeune Catherine Morland rencontre à Bath le séduisant Henri Tilney, qui l’invite à séjourner à Northanger Abbey, une propriété que la jeune femme s’imagine mystérieuse et effrayante. Tout le talent d’une Jane Austen de 23 ans !
Quel délice de replonger dans les méandres de la plume de cette fabuleuse autrice ! Je pense que je ne m’en lasserai jamais !
Dans ce roman, les cartes distribuées sont un peu différentes. Bien sûr, on retrouve une héroïne, bien plus naïve et moins fine que pouvaient l’être Elizabeth, Marianne ou Anne. J’ai ri dès le début du roman grâce au jeu de l’autrice autour de la notion d’héroïne justement : « son esprit ne la marquait pas pour la fonction d’héroïne ». Catherine est présentée comme une jeune femme méritante mais pas exceptionnelle, dont la famille n’est pas particulièrement pauvre, mais pas riche non plus. Elle ne brille par aucun trait de caractère, voilà le tableau.
Conduite à Bath par ses voisins, les Allen, Catherine s’attend à la grande vie, mais non ! Mme Allen n’est pas plus brillante que sa jeune voisine et leurs soirées se limiteront à de la présence non remarquée jusqu’à l’arrivée des Thorpe.
Dès leur arrivée, les Thorpe remportent tous les suffrages, ou presque. Si Mme Thorpe est assez insignifiante pour le lecteur, Isabelle est une révélation pour Catherine mais pour nous, elle est d’emblée fourbe. Isabelle en fait trop, elle se montre très superficielle, trop démonstrative, pour que ça ne soit pas louche. Quant à John, son frère, il est tout simplement détestable ! Vraiment ! J’ai beaucoup ri face au ridicule de certaines situations dans lesquelles se retrouve Catherine, mais j’ai aussi été révoltée par l’attitude de cet idiot de John. Heureusement, il y a les Tilney. Discrets, bien élevés et d’une grande finesse, ils se construisent en opposition avec les Thorpe, mais pour le coup, ils restent longtemps trop effacés.
Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire, mais c’est seulement dans la seconde partie du roman que Catherine se retrouve à Northanger Abbey, nous rappelant inévitablement une Emma Bovary lectrice de romans gothiques. On découvre alors le père Tilney, un individu difficile à cerner et à aimer.
La romance passe vraiment au second plan dans ce texte. On découvre au fur et à mesure l’intensité des sentiments de Catherine et l’on sent bien la complicité entre elle et Henry Tilney, mais il faudra attendre l’ultime rebondissement pour que les choses évoluent. Ça ne m’a absolument pas gênée. Je me suis tellement régalée avec la dimension satirique de ce texte : la société de Bath, le général Tilney, les Thorpe en particulier sont une cible rêvée pour la lectrice cynique que je suis. De l’amour, on en trouve quand même : les intrigues secondaires entre James, Isabelle et Frederick apportent ce qui aurait pu manquer à ce roman austenien. Bref, ce fut encore pour moi une délicieuse lecture !
Je glisse un mot à propos de l’édition sur laquelle j’ai fixé mon choix (oui, j’ai racheté ou me suis fait offrir les précédents dans la même collection, et j’assume !). J’ai trouvé le travail des éditions de l’Archipel vraiment bon. Quelques coquilles, mais seulement sur la ponctuation ; un texte très agréablement aéré et de jolies gravures de 1898, je me suis régalée !
Priscilla
Cette œuvre fait partie du mon top 3 de l’auteure même si elle peut sembler plus maladroite que d’autres ! J’ai adoré l’ambiance et l’héroïne de ce classique.
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