Ce roman est arrivé dans mon escarcelle suite à « un petit-déjeuner de rentrée littéraire » dans ma librairie préférée. Lorsque la libraire nous a parlé de ce roman, nous avons senti l’attention générale se focaliser sur celle-ci, d’autant que sa tenue était assortie à la couverture…Trêve de plaisanterie, parlons du livre et débutons avec le résumé:
Talentueuse mais solitaire, Alice Lovett prête sa plume pour écrire les histoires des autres. Pourtant elle reste hantée par la seule histoire qui lui échappe : sa propre vie. Une simple rumeur, lancée en ce lointain été 1999 par deux ados éméchés, a embrasé en un rien de temps toute la communauté. Que s’est-il réellement passé sur la banquette arrière de cette voiture alors qu’ils ramenaient Alice, endormie, chez elle ? Accusations, rejets, déni, faux-semblants… la réalité de chaque protagoniste vacille et reste marquée à tout jamais. Et quand le présent offre une chance de réparer le passé, comment la saisir ? Faut-il se venger ou pardonner ? Ou mieux vaut-il tout oublier ? Mais peut-on oublier ce qu’on n’a jamais vraiment su ?
J’attendais énormément de ce livre, le sujet, bien que traité à de nombreuses reprises, promettait ici une profondeur dans laquelle j’avais hâte de me plonger. La structure du roman est déstabilisante sous de nombreux aspects: script de films, emails, rédactions d’entrée en fac, la narration se fait telle qu’il serait nécessaire de réunir les pièces et les souvenirs si on voulait raconter une vie. Je me suis pour ma part, quelquefois sentie un peu déstabilisée par cette écriture, tout en sachant pourtant que cela allait me mener quelque part et à aucun moment je n’ai ressenti de l’ennui pour le style qu’avait choisi l’auteure.
Les personnages sont profonds et intenses, on ressent leurs souffrances, on les aime ou les trouve abjects à tour de rôle et on finit par les comprendre. Ceux qui ont vécu la rumeur, les moqueries, les mises à l’écart et la peur de l’impopularité durant leur adolescence, ne pourront que comprendre ses jeunes, bien qu’ils aient grandi dans un pays où les codes de la jeunesse sont bien différents de ceux de la France. Cette envie d’appartenir à un groupe et de se sentir intégré est universelle, les bruits de couloir qui deviennent de terribles rumeurs aussi, malheureusement. L’auteure nous démontre que chaque étape de notre vie joue un rôle sur la suite de celle-ci, détermine nos choix futurs et reste gravée au fond de nous même, quelques fois bien cachée.
C’est une lecture dont il faut avoir lu le dernier mot pour se faire un avis, un roman à ressentir dans son ensemble, le parallèle avec notre propre histoire se fait inévitablement. Une très belle découverte et un roman à part une nouvelle fois, proposé par les éditons Gallmeister, une réussite!
Il est noté depuis un moment celui-là ! Gallmeister est souvent gage de qualité.
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Les yeux fermés
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