Retour à ma passion pour les romans historiques avec ce livre de Catherine Hermary-Vieille, une autrice que j’avais découverte cet été grâce à La Marquise des ombres (dont vous retrouverez ma chronique ici : La Marquise des ombres de Catherine Hermary-Vieille) que j’avais trouvé très intéressant mais dont j’avais déploré quelques longueurs. Ici, rien de tel. Je me suis complètement laissé transporter par la triste histoire de Jeanne de Castille.
Voici la quatrième de couverture :
En 1509, à trente ans, Jeanne de Castille, fille d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand d’Aragon, héritière du plus grand empire au monde, est enfermée dans la sombre citadelle de Tordesillas : elle y restera quarante-six ans au secret absolu.
Veuve de Philippe le Beau, souverain des Flandres, elle l’a aimé d’un amour fou. Qu’a-t-elle fait pour mériter ce châtiment ? Pourquoi son fils Charles Quint la surveille-t-il si étroitement ? On la dit démente : un prétexte pour la tenir éloignée du pouvoir ?
Catherine Hermary-Vieille s’est penchée sur le destin de cette reine d’Espagne, au temps de sa splendeur. Une multitude d’indices lui ont permis de donner une réponse à » l’énigme de Tordesillas « , un sens à l’existence de cette femme solitaire, amoureuse, abandonnée par son père, trompée par son mari et trahie par son fils en un siècle raffiné et violent : celui de l’Inquisition, de la colonisation des Amériques et de la Reconquista.
J’avoue que je ne savais pas grand-chose de cette partie de l’Histoire européenne. De cette famille, je n’avais entendu parler que de Charles Quint, dans la magnifique pièce de Victor Hugo, Hernani (comment ça ? Vous ne l’avez pas lue ???). Et pour cause, Jeanne de Castille, promise à Philippe le Beau à 15 ans, mariée à 18 et mère à 19 ans, est mise au ban de sa famille et du pouvoir à 25 ans et vivra seule, ou presque, enfermée dans une prison qui ne dit pas son nom.
Cet épisode historique, c’est avant tout le récit d’une passion amoureuse. Ayant vécu une enfance austère, au plus près de l’amour de sa famille mais tenue sans cesse à distance par les obligations politiques et l’étiquette royale, Jeanne place tous ses espoirs en son mariage futur. Et, évidemment, le coup de foudre amorcé par la vision du portrait de son fiancé est confirmé par le premier échange de regards. Devenue subitement femme, elle se livre corps et âme aux délices de l’amour. Elle sera comme une victime offerte à la concupiscence, mais aussi à l’ambition de Philippe et de la cour des Habsbourg.
Dès lors et contre son gré, Jeanne devient l’enjeu d’une bataille pour l’Europe entre les fiers Espagnols et les cupides Flamands. Tous lui interdisent d’être femme et d’être mère avant d’être reine. Jeanne, dite La Folle, sera trahie par son mari, par sa mère, par son père et par son fils. Elle ne rêve que d’amour et elle n’en reçoit jamais. Cette sombre histoire m’a touchée du début à la fin. J’ai aimé l’évolution de cette jeune femme, j’ai été profondément révoltée par les traitements qui lui sont infligés.
L’autrice nous fait naviguer avec aisance des méandres des pensées de Jeanne aux sombres complots de Philippe ou de Ferdinand, sous couvert des menaces françaises. Le lecteur est confronté sans aucun filtre à la violence, à l’inhumanité. Les femmes sont des instruments que l’on marie jeunes, veuves, à n’importe quel souverain dont l’alliance est indispensable. Dans les couloirs d’un royaume sur le point de devenir un empire, le défilé des noms, des cours nous donne le tournis et en cela, l’autrice parvient à nous rendre les doubles de Jeanne de Castille. Pour moi aussi, la politique passait après les espoirs et les désillusions de la jeune fille. Comment ne pas comprendre cette folie que les hommes se complaisent à utiliser comme arme ? Dépossédée de tout ce à quoi elle tenait, Jeanne se raccroche à son seul pouvoir : celui de leur faire peur parfois…et jusqu’à sa mort !
Priscilla
C’est une autrice de romans historiques que j’ai adoré plus jeune. J’aimerais revenir vers elle et ce titre me semble parfait pour ça puisque moi aussi je connais bien mal cette période ^^!
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Tu devrais te régaler alors 😊
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Oh punaise il y a longtemps que je n’ai pas lu un livre de Catherine Hermary-Vieille. Ah si il y a eu « Le gardien du phare » à la fin des les année 2000. Il y a surtout eu « La Marquise des ombres » mais ça c’était dans les année 80. Et je dis des bétises, j’ai lu il y a pas si longtemps un biographie du chevalier Déon et je crois bien que c’est de Catherine Hermary-Vieille….
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Moi j’ai découvert La Marquise des ombres cet été. Comme quoi, il n’est jamais trop tard 😂
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Non jamais, les livres sont éternels
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Et bien moi aussi je découvre totalement cette autrice😅😉. Un roman historique que tu nous présente très joliment. Excellent weekend Priscilla 😊
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Merci beaucoup pour ce gentil commentaire. À très bientôt !!! Bon week-end !
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