Lettres à l’assassin de ma fille de Cath Staincliffe

Lettres à l’assassin de ma fille est, vous vous en doutez bien, un roman très prenant, très fort publié chez Stéphane Marsan étions, commençons par vous présenter la quatrième de couverture :

 
« État de stase. Nous accomplissons les gestes nécessaires pour manger et boire ; nous nous lavons, même si la tentation est grande pour moi de m’en abstenir, comme si c’était une façon de revendiquer mon désespoir et ma souffrance. Mais il faut penser à Florence. Tout serait si différent sans elle. Je pourrais me laisser aller, n’être redevable à personne. Tempêter, me déchaîner, perdre le contrôle. »
Ruth vit seule à Manchester. Un soir de septembre, sa fille est retrouvée morte à son domicile. Le monde de Ruth s’écroule. Quatre ans après l’assassinat, Ruth décide d’écrire à son meurtrier pour exorciser les émotions destructrices qui la ravagent, reconstituer les événements et retrouver la vie qu’il lui a volée en prenant celle de sa fille. Dans Lettres à l’assassin de ma fille, Cath Staincliffe s’attache à décrire les répercussions d’un crime violent sur une famille ordinaire et explore des questions fondamentales liées à la justice et au désir de vengeance, foncièrement humain.
Peut-on vraiment pardonner à ceux qui nous ont infligé le pire ?

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Un roman épistolaire absolument époustouflant qui m’a prise aux tripes, mon ventre de mère, de femme, d’être humain n’a pu que saigner au même titre que celui de Ruth. Les lettres qu’elle écrit à l’assassin de sa fille sont comme un journal intime, une forme de thérapie, on apprend au fil de ces écrits le déroulé des événements, c’est bien plus qu’une simple narration, c’est une plongée au cœur des ténèbres qui ont envahies cette famille avec une brutalité atroce. Une mère dont la mort laisse une fille et un époux dans une sidération et une peine incommensurables, mais aussi des parents, des ami(e)s, des collègues, comment continuer à vivre, comment poursuivre avec un tel vide? Difficile d’imaginer la vague qui submerge lors d’une perte frontale telle que celle-ci, L’auteure Cath Staincliffe a su m’intégrer dans ce processus de deuil, grâce aux mots de cette mère et grand-mère à qui cet assassin vient de prendre une partie d’elle-même.
Une histoire en trois parties, qui gagne en intensité à chaque page, j’ai lu les derniers chapitres de ce roman en apnée, et je l’ai terminé à bout de souffle et totalement chamboulée. Je savais bien entendu en commençant cette lecture que ces lignes me marqueraient mais j’avoue que je ne pensais pas être tellement happée, tellement avide de savoir et surtout de comprendre, au même titre que Ruth. Les lettres narrent ce crime atroce mais elles parlent aussi et surtout l’amour de l’autre, de la patience nécessaire à l’éducation d’un enfant, de chaque petit détail qui crée un beau voir un magnifique souvenir, de la difficulté à connaître son prochain… Un panel d’émotions, de sensations, qui une fois remise du choc m’ont permis me sentir plus vivante. Des émotions certes fortes, mais ne prenez pas peur car pas de larmoiements excessifs mais de la dignité, celle dont nous souhaiterions tous faire preuve afin de rendre le plus beau des hommages que l’on peut rendre à un être cher. 

Un roman que je suis vraiment mais alors vraiment heureuse d’avoir découvert et que je vous encourage grandement à lire vous aussi. 

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