Les Prénoms épicènes d’Amélie Nothomb

46469314_263036677732390_7201266408439676928_nLà encore, il ne s’agit pas d’un service presse, même si l’on peut encore considérer ce roman comme une nouveauté… Ce livre a une histoire : je l’ai offert à mon père à l’occasion d’une visite de l’auteure dont il est inconditionnellement fan dans la librairie de son quartier. Il a donc reçu une belle dédicace et m’a invitée ensuite à le lire. Ce que j’ai ENFIN fait !

Amélie Nothomb, on a souvent un avis tranché sur ses romans : on aime ou on déteste. En ce qui me concerne, je suis moins catégorique. J’ai beaucoup aimé Stupeur et Tremblements ou Acide Sulfurique, j’ai été moins sensible au charme de Métaphysique des Tubes. Dans l’absolu, je n’ai jamais eu de grand coup de cœur et donc je n’ai jamais ressenti l’envie de lire tous ses textes. Mais celui-ci, il avait une jolie histoire…

Et oui, je lève ce suspens insoutenable : ce roman m’a plu. Avec un premier chapitre qui donne à l’histoire une tonalité et une direction que l’on oublie vite, Amélie Nothomb brouille les pistes. Le personnage de Claude (prénom épicène évidemment) est dérangeant et très intriguant, c’est finalement ce personnage sombre et négatif qui m’a le plus happée. Pourquoi veut-il épouser Dominique (vous aurez compris que c’est encore un prénom épicène) si rapidement ? Pourquoi veut-il absolument un enfant ? Pourquoi se détourne-t-il de sa fille ? Pourquoi se montre-t-il gentil parfois ? Pourquoi se montre-t-il froid juste après ? C’est là la plus grande finesse de l’auteure selon moi : il y a peu d’indices qui expliquent son comportement jusqu’à la fin.

Les autres personnages sont plus lisibles, peut-être un peu trop : Epicène (leur fille, oui oui !) est trop intelligente, trop fine, trop mature, trop, trop… Dominique n’est pas assez vindicative, pas assez présente, pas assez forte, pas assez, pas assez…

Le style est toujours aussi fluide et agréable. La langue française est maîtrisée au point qu’Amélie Nothomb peut se permettre de jouer avec elle. Ce roman aurait pu être un grand thriller psychologique, mais l’auteure semble définitivement préférer le petit roman percutant… Pourquoi pas !

Quant à la morale, elle n’est pas aussi simpliste qu’on pourrait le croire de prime abord. Certes « la personne qui aime est toujours la plus forte« , mais ici les personnages sont surtout guidés par la haine : Claude, bien sûr, dont l’échec a une portée morale, mais Epicène aussi, et avec elle, plus difficile de trancher.

Bref, j’ai retrouvé cette auteure avec grand plaisir : amour, haine, trahison, vengeance, famille, bourgeoisie, jalousie. Des thèmes récurrents, certes, mais pas seulem46449336_336805403773048_7846879406973779968_nent chez Amélie, ne sont-ils pas aussi ceux que Shakespeare, dont il est beaucoup question dans ce roman, affectionnait le plus ?

Merci, donc, cette fois, non pas à une maison d’édition particulière, mais à mon Papa !!

Priscilla (@Priss0904)

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